Les Calvaires du Bourg

A L’Hermitage nous avons plusieurs croix, qualifiées de monuments pour lesquelles nous ne pouvons pas toujours donner une datation exacte. Elles ont souvent fait l’objet de réfection maladroite ou parfois subi des mutilations. Fort heureusement, le granit des parties les plus sculptées n’a subi que l’érosion du temps et ce sont souvent les socles et les fûts (pied et colonne) qui ne sont pas l’œuvre de l’architecte.

Le Calvaire de l’église

Édifice inscrit aux monuments historiques le 27/02/1946

Le calvaire de l’église

Comme vous avez pu le constater plus haut, cette croix monumentale a été transférée lors du déménagement du cimetière. Elle n’a pas été replacée selon les normes communes aux calvaires (le Christ est orienté vers le sud et la vierge Marie contemple les vitraux de l’église)  Cette croix monumentale qui daterait du 15ème siècle ne doit pas être (2 scènes au lieu de 4) le « grand calvaire » d’origine, elle remplace sans doute celle qui a été déplacée rue de la Poste  lors des modifications successives de l’église.

 

Les calvaires sont l’alphabet de nos chemins Xavier GRALL

 

Le Calvaire de la rue de la Poste

Édifice répertorié aux   monuments historiques en 1975

Le calvaire de la poste (détail)

Il s’agit d’un beau spécimen de calvaire breton qui représente le christ sur la face, la vierge à l’enfant au dos et sur chaque côté un autre personnage (l’érosion ne permet plus une lecture exacte sur la qualité de ces personnages, peut être une silhouette en prière à gauche, et pour celui de droite un homme qui tient un livre dans la main droite). Cette croix est posée sur un socle en granit avec l’inscription « jubilé 1865 ». Socle et fût  octogonal sont de facture beaucoup plus récente (les derniers calvaires de la sorte n’ont été édifiés jamais plus tard que le 17ème  siècle), cette croix est sans doute un ancien calvaire transféré.

 

 

Le Saviez-vous ?

La croix et le calvaire breton sont souvent faits de granit ou pierre résistante. Leur impression de lourdeur dans la forme nous incite à les considérer plus anciens qu’ils ne le sont. En effet, les plus vieux ne remonteraient pas au delà du XV ème siècle, même s’ils affichent une allure médiévale. Il est certain que certains édifices carolingiens, gallo romains ou celtes ont été christianisés, ce qui ne simplifie pas la tâche de l’historien.
Les calvaires de L’Hermitage peuvent être considérés comme des ébauches des grands calvaires bretons qui retracent la vie du Christ.. Ils présentent toujours la dernière étape de la passion du Christ : la crucifixion.
Le calvaire, comme nous l’avons vu avec l ‘église, obéit souvent à des règles communes : son orientation à l’Ouest pour la scène de la crucifixion,  en direction du soleil couchant, au dos de laquelle figure presque toujours une vierge à l’enfant . Le fût souvent remanié est rond ou octogonal, lisse ou écôté (aspérités qui peuvent rappeler les restes des branches coupées). Parmi les plus anciennes croix du cimetière vous trouverez quelques spécimens de fûts écotés (très courant dans le Finistère).

 

 

La croix monumentale de la Meslais 16ème siècle

Édifice répertorié aux   monuments historiques en 1975

Croix de la Meslais

Croix de la Meslais (Détail)

Cette croix a fait l’objet de plusieurs dégradations et a donc subi des modifications visibles : seule la partie haute de la croix de granit (le buste du Christ) n’a pas vécu de mutilation trop importante. Le Christ est massif presque archaïque avec sa chevelure au carré grossier, ses yeux globuleux, cet étrange bloc sur le crâne et son pagne décalé presque indigène. Au dos, une forme qui a subi une forte érosion, un visage, un calice, le Graal peut- être (?). Difficile pour nous de croire que cette croix est plus récente que les calvaires du bourg. L’artiste ne devait pas être de la même école !

 

La croix L’ ABBE

Édifice répertorié aux   monuments historiques en 1975

Croix LABBE

Elle est située au lieu dit La Croix L’abbé (sur le parcours du CRAPA) à l’angle d’une fermette rénovée. En granit, elle n’est pas sculptée (Elle a la même forme que celle de la Meslais ) et ne porte aucune inscription sur la croix mais sur son socle de ciment 1928. Cette date coïncide avec le transfert du cimetière. Cette croix était-elle déjà présente avant cette date ? Nous savons seulement que l’origine cadastrale du nom du lieu dit provient  d’un fait : l’assassinat d’un abbé pendant la révolution à cet endroit. Par ailleurs, il se situe sur un site gallo-romain.

 

Sources et Bibliographie :

  • « Le patrimoine des communes d’Ille et Vilaine » Flohic 2000
  • Inventaire « Les calvaires bretons »
  • « Patrimoine religieux en Bretagne » sous la direction de J. Charpy
  • « Bretagne – Ille et vilaine » Xavier. Ferrieu et O.Gallard            Gal’Art Edition
  • « L’Hermitage, Histoire et petite histoire d’une commune » A. Vallée Le Pevedic (chez l’auteur)
  • « Le canton de Mordelles en cartes postales et photos anciennes » M. Renoult- ed° Danclau
  • « Encyclopédie de l’histoire de l’art » – Hachette
  • « Encyclopédie des symboles » –  livre de Poche
  • Sources sur Internet
  • Inventaires Monuments historiques-DRAC

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